dimanche 18 juillet 2010

Djeeb comme le bon vin ?




Suite de Djeeb le Chanceur, voici Djeeb l’Encourseur qui peut tout à fait se lire indépendamment du premier. Très pragmatiquement le livre, se lit en deux voyages TGV Paris-Angers, est paru chez Mnémos, je l’ai payé 21 euros à la Fnac, il commence à s’abimer dans les coins, mais je ne regrette rien. Non seulement parce qu’il dispose d’une couverture superbe de Aurelien Police, non seulement car il s’agit d’un auteur « débutant », mais tout simplement, car le livre a rempli à merveille son contrat me divertir.

J’ai déjà dit ici tout « le mal » que je pensais de Djeeb le Chanceur. Et l’on retrouve dans ce second tome la plume agréable et originale dans le style de Laurent Guidon. Dès le premier paragraphe, nous voilà transportés dans une « aurore blêmissante » de Port Rubia. Comme pour le premier tome, l’auteur choisit une immersion immédiate avec le héros : Djeeb, qu’une fois de plus le gout des femmes semble avoir mis dans une position délicate.

Pourquoi comme le bon vin ? Le principal point faible (avis très personnel) du Chanceur était, sporadiquement, le manque de crédibilité dans les réactions des personnages. Cette fois dans l’Encourseur les réactions des protagonistes peuvent paraître surprenantes, déstabilisantes, mais jamais invraisemblables. Car tout comme Djeeb on se retrouve face à des peuplades inconnues aux mœurs déroutantes. Tout comme lui on hésite à condamner, ou à juger trop vite. On mesure ce que peut avoir de désastreux l’intrusion en aveugle dans une civilisation. Et bizarrement ou pas ceci m’a évoqué des thèmes très contemporains.

Sur le plan imaginaire, là aussi, l’Encourseur me parait plus foisonnant que le premier opus entre le matriarcat de Port Rubia, la cité troglodyte des hommes-jungle et surtout l’intervention du « brillant », venant des confins, un personnage dont je ne dévoilerai rien pour ne pas « spoiler ».

Au final, Djeeb l’Encourseur est un excellent cru 2010 très gouleyant, fort en bouche et à l’ivresse légère.


jeudi 8 juillet 2010

Ondes électriques


Comme des vibrations électriques
Comme un chat mécanique
Des frondaisons elliptiques
Des canons d’oraisons

Et au fond le temps s’efface
Comme le dindon de la farce
Et que brulent les goulots du désir
Et que file la chair aux plaisirs

Et quand vient le temps des remords
Quand vient la longue traine des morts
Je sors sous la voute au dehors
Comme un sinistre Horla

Vient donc ici bas
Toi qui ne ressens que froid
Vient donc te réchauffer
A la flamme des vivants

Qui brule leur pied sur la terre
Chauffer aux flammes de l’enfer
Echaudés de milles maux
Oublieux de leur seule peau

Et que vienne le temps des vents violents
Que déferle-les korrigans
Au fond tous le monde s’en pend
Le monde s’en fou et puis c’est tout
Le monde s’en cogne même de ta pomme

S’adonner à adonis
Délices et vices
Vitriole et farandole
Défis divin
Du futur défunt